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16 juin 2015

Critique littéraire - Les Cendres de Pompéi (Christine Féret-Fleury)


Résumé : 
Partage le journal intime de Briséis, et affronte avec elle la terrible éruption du Vésuve.
« Samedi 23 avril. En sortant chercher de l'eau, ce matin, j'ai trouvé devant la porte un oiseau mort, le bec grand ouvert.
_ C'est le manque d'air, a dit Martia. Les pauvres, c'est à peine s'ils peuvent voler. Un vrai temps de tremblement de terre !
Les femmes, à la fontaine, répétaient les mêmes mots : « Un tremblement de terre ! Pas une vague dans le port, pas un souffle de vent. » Elles raient. Personne, à Pompéi, ne redoute les secousses de la terre - elle tremble si souvent ! Et depuis dix-sept ans, aucune maison de s'est effondrée. »



Auteurs : Christine Féret-Fleury
Titre : Les Cendres de Pompéi
 Éditeur : Gallimard Jeunesse
EAN : 9782070628070
Prix : 8,65 €
Public : À partir de 10 ans

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Une erreur pour commencer...
Une petite erreur s'est insidieusement faufilée sur la quatrième de couverture de ce roman. Le récit débutant le 27 juillet 79, l'extrait ne date pas du 23 avril, mais du 23 août, mois présumé de l’éruption du Vésuve.

Un peu d'histoire
Souvenez vous... Les historiens ont daté l'éruption du volcan fin août 79, suite à l'unique lettre de Pline le Jeune qui relate les faits. Pourtant, il a été démontré plus récemment que la catastrophe pourrait avoir davantage eu lieu en octobre ou novembre, notamment grâce aux restes retrouvés sur place.


Mais revenons un peu sur le roman 
Ce court récit est le journal intime de Briséis, jeune esclave grecque, retenue captive par Afrikanus, un romain de Pompéi.
Enlevée plus jeune par des pirates, elle fut vendue et séparée de sa sœur aînée, la seule autre rescapée de sa famille.
Pour survivre, Briséis fait profil bas, malgré son air revêche. Mais elle a pour elle d'être une musicienne prodigieuse, et Afrikanus l'a payé très cher pour ses dons. Elle redoute le jour où elle deviendra femme à part entière, parce qu'elle sait ce qui arrive aux autres filles du Lupanar...
Aussi, quand ses règles arrivent, elle craint le pire : finira-t-elle dans les bras d'un immonde homme qui lui fera son éducation sexuelle ?
Mais la petite Briséis n'est pas à court de courage, et elle décide de fuir pour sauver sa peau. Cependant, qui est-elle vraiment ? Une jeune fille libre, une esclave, ou simplement une fugitive ?
C'est dans cet état de fait, alors que la jeune fille tente de survivre, que le pire se produit : la terre tremble, bientôt suivi par l'éruption du Vésuve, qui frappera Pompéi, Herculanum, Oplontis et Stabies.

Historienne fidèle
Malgré ce contentieux de date, l'auteur tente de retranscrire au mieux les faits tels qu'ils se sont déroulés ce fameux jour : la terre qui tremble, mais qui n'affole personne - les tremblements de terre étaient monnaie courante à cette époque ; l'explosion du Vésuve qui cracha un épais nuage cendré et plongea Pompéi dans l'obscurité ; la pluie de pierres ponce qui s'abattit sur la ville et l'enterra sous près de trois mètres de gravats ; la coulée de lave qui dévasta Herculanum.
Il ne manque qu'un détail : le tsunami qui déferla sur la baie de Naples et noya quelque peu la côte. Mais soit...

Une très bonne plume 
Les descriptions sont fidèles à l'histoire, et l'auteur, douée des mots, nous plonge avec une facilité déconcertante dans l'horreur de la tragédie. On revit Pompéi, on marche dans ses rues, on parle sa langue, on mange à ses tables et complote avec ses gens ; on observe, impuissants, l'Histoire se mettre en place. Car, contrairement aux autres romans, on sait déjà comment l'histoire finie... Pas possible d'en changer le court : des milliers de personnes sont mortes cette nuit-là, asphyxiés, enterrés - parfois même écrasés - sous les gravats, quelques fois brûlés, et figés à jamais dans de macabres moulages...

Une histoire très bien contée, donc...
En effet, ce livre est très prenant, très bien écrit, peut-être même parfois trop.
Le langage se veut plus de l'époque, et certains mots souffrent d'une absence totale de traduction. Ainsi, pour savoir ce qu'est un Lupanar, une Stola, une Insula ou encore un Macellum, il faut se munir d'un dictionnaire. On découvrira alors que le premier est une maison close ;  le suivant, le vêtement traditionnel des femmes mariées de la Rome Antique ; que le troisième est une habitation ; et le dernier, un marché clos.
Mais encore faut-il faire preuve d'un minimum de curiosité...
À noter cependant que ces quelques mots "anciens" n'entachent en rien la compréhension générale du texte.
Toutefois, je serais surprise de voir des enfants de moins de dix ans lire un tel livre. Pour moi, pas avant 12 ans, en fonction de l'approche de la lecture.

Une magnifique collection
Les cendres de Pompéi s'inscrit dans une magnifique collection de livres historiques pour la jeunesse, publiée chez Gallimard, et qui compte pas moins d'une cinquantaine de titres. L'éditeur a pris le parti de nous offrir des ouvrages de qualité : un livre cartonné au dos arrondi, un papier granuleux à l'aspect un peu parchemin dont les pages ne sont pas toutes coupées de la même manière. Un très joli rendu, qu'on apprécie de tenir en main.
Une collection qui mérite d'être redécouverte.

En conclusion
Une très bonne histoire, que j'ai vraiment adoré et que je conseille aux plus jeunes comme aux plus grands. Pour tous ceux qui aiment un tant soit peu l'histoire.
Un véritable bon dans le temps !

 
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