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27 août 2014

Un garçon de trop - Abbi Glines (Extrait)




Extrait : Un garçon de trop
Abbi Glines
Éditions La Martinière Jeunesse



Cinq ans plus tôt...



— Tu as remarqué quelque chose de différent chez Ash ? m'a demandé mon cousin Sawyer en grimpant dans l'arbre avec moi.

J'ai attendu qu'il me rejoigne sur ma branche préférée, celle qui surplombe le lac, et j'ai haussé les épaules. Je ne savais pas quoi lui répondre. J'avais bien sûr vu des changements chez Ash. La façon, par exemple, dont ses yeux se mettaient à briller quand elle riait, ou l'allure de ses jambes quand elle était en short. Mais je ne risquais pas de le raconter à Sawyer. Il le lui répéterait, et ils se paieraient ma tête. 
— Non, ai-je répondu sans le regarder pour qu'il ne voie pas mon mensonge.

— J'ai entendu maman parler à papa, l'autre jour, a-t-il repris. Elle dit qu'on ne va pas tarder à voir Ash autrement. Elle dit qu'Ash devient une beauté et que nos relations vont changer. Je ne veux pas que les choses changent, a-t-il achevé d'une voix un peu tremblante.

J'ai continué de fixer le lac.

— Laisse tomber, Sawyer. Ash a toujours été jolie, c'est sûr, mais on s'en fiche. Ce qui compte, c'est qu'elle grimpe aux arbres comme nous, qu'elle prépare ses hameçons toute seule, et qu'elle remplit des bombes à eau mieux que personne. On est les meilleurs amis du monde depuis qu'on est tout petits. Ça ne changera pas.

Je lui ai jeté un coup d'œil, pas mécontent de mon discours. Même moi, j'étais convaincu.

Il a souri.

— T'as raison, Beau. On se fiche pas mal qu'elle ressemble à une princesse de conte de fées. C'est Ash. Au fait, en parlant de bombe à eau, vous ne pourriez pas arrêter d'en balancer sur les voitures devant chez moi ? Vous allez finir par vous faire prendre, et e ne pourrai rien faire pour vous sortir du pétrin.

J'ai souri en revoyant Ash, la veille, s'empêcher de rigoler pendant qu'on remplissait nos sacs de papier derrière la haie de chez Sawyer. Elle adorait faire des bêtises, presque autant que moi.

— Vous parlez de moi ?

Sa voix m'a fait sursauter.

— J'espère que vous ne vous payez pas ma tête à cause du soutien-gorge que ma mère m'oblige à porter. J'en ai assez de vos blagues stupides. Encore une et je vous mets mon poing sur la figure, à tous les deux.

Elle était au pied de l'arbre, un seau plein de vers de terre dans une main et une canne à pêche dans l'autre.

— Alors quoi, on va pêcher ou vous continuez de me regarder comme si je tombais de la lune ?

[...]  


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