Mes coups de cœur


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29 août 2014

Beautiful Disaster - Jamie McGuire (Extrait)

Résumé : 
Travis Maddox est sexy, bâti comme un dieu et couvert de tatouages. Il participe à des combats clandestins la nuit, et drague tout ce qui bouge le reste du temps. Exactement le genre de mec qu’Abby doit éviter si elle veut reprendre sa vie en main. Mais Travis insiste et lui propose un pari. Si elle gagne, il renonce au sexe pendant un mois. Si elle perd, elle s’installe chez lui pour la même durée. Ce que Travis ignore, c’est qu’il a affaire à bien plus joueur que lui… 





Extrait : Beautiful Disaster
Jamie McGuire
éditions J'ai Lu



1
Alerte rouge

Tout, dans cette salle, me hurlait que je faisais tache. L’escalier grinçait, les spectateurs chahutaient, serrés comme des sardines en boîte, et l’odeur qui régnait était un savant mélange de sueur, de sang et de moisi. De tous côtés, on criait des noms et des chiffres, des bras s’agitaient pour communiquer malgré la cohue, de l’argent circulait entre différentes mains. Je suivis ma meilleure amie à travers la foule.
— Garde ton cash, Abby ! me lança America.
Son large sourire était lumineux même dans la pénombre.
— Restez groupées ! Ça va être encore pire quand ils auront commencé, aboya Shepley.
America lui prit la main, puis saisit la mienne tandis que Shepley nous guidait à travers cette marée humaine.
Je sursautai quand le beuglement d’un mégaphone résonna à travers la salle enfumée. Un homme, debout sur une chaise en bois, tenait une liasse de billets dans une main, et l’appareil dans l’autre.
— Bienvenue à tous ! Le bain de sang va commencer ! Si vous cherchez la salle du cours d’économie de première année, vous vous êtes plantés, les mecs ! Si vous cherchez le Cercle, vous avez tout bon ! Je m’appelle Adam, je fixe les règles et j’arbitre le combat. Les paris cessent dès que les adversaires entrent sur le ring. On ne touche pas les combattants, on ne les aide pas, on ne change pas ses paris en cours de route, on ne s’agrippe pas au ring. Toute violation des règles entraîne passage à tabac et mise à la porte, les poches vides ! C’est valable pour vous aussi, mesdames ! Alors ne vous servez pas de vos chéries pour baiser le système, les gars !
Shepley secoua la tête.
— Un peu de tenue, Adam !hurla-t-il à l’intention du maître de cérémonie, désapprouvant visiblement son vocabulaire.
Mon cœur battait à tout rompre. Avec mon cardigan en cachemire rose et mes perles de culture aux oreilles, je me faisais l’effet d’une institutrice de la vieille école sur une plage du débarquement. J’avais assuré à America que je pouvais gérer n’importe quelle situation mais, là, au pied du mur, j’étais prise d’une furieuse envie de m’agripper à deux mains à son bras squelettique. Elle ne m’aurait jamais fait courir aucun danger, pourtant, dans ce sous-sol humide, entourées d’une bonne cinquantaine d’étudiants bourrés, attirés par le sang et la perspective de s’en mettre plein les poches, je commençai soudain à douter de nos chances d’en sortir indemnes.
Depuis sa rencontre avec Shepley, pendant la semaine d’intégration des première année, America l’accompagnait fréquemment aux combats clandestins qui se tenaient dans différents sous-sol du campus d’Easter University. Chaque combat avait lieu dans un endroit différent, tenu secret jusqu’à l’heure précédant le début des hostilités.
Évoluant dans des cercles un peu plus sages, j’avais été surprise d’apprendre l’existence d’un monde souterrain à Eastern, mais Shepley, lui, le connaissait avant même d’arriver sur le campus. Travis, son cousin et coloc, avait participé à son premier combat sept mois plus tôt. On disait de lui qu’il était le concurrent le plus dangereux qu’ait découvert le Cercle, trois ans plus tôt. Travis débutait sa deuxième année, et il était imbattable. À eux deux, avec ce que leur rapportaient les combats, Travis et Shepley gagnaient largement de quoi payer leur loyer et le reste.
Adam approcha une nouvelle fois le porte-voix de sa bouche. Dans la salle, la tension grimpa d’un cran. L’assistance était fébrile.
— Ce soir, nous avons un nouveau concurrent ! La star du club de lutte d’Eastern, j’ai nommé Marek Young !
Des sifflements accueillirent la nouvelle, et la foule s’écarta, telle la mer Rouge, lorsque Marek entra dans la salle, sous les sifflets et des huées de provocation. Arrivé sur le ring, il sautilla sur place un instant, s’étira le cou en pendant la tête d’un côté, puis de l’autre, le visage sévère, concentré. Le public se calma et mes mains volèrent au secours de mes oreilles quand la sono installée à l’autre bout de la salle déversa ses montagnes de décibels.
— Notre combattant suivant n’a pas besoin d’être présenté mais, comme il me fout une trouille monstre, je vais le faire quand même ! Attention, attention, tremblez dans vos bottes, les mecs, et virez vos petites culottes, les filles, voici Travis « Mad Dog » Maddox !
La foule explosa quand Travis apparut dans l’encadrement d’une porte, de l’autre côté de la salle. Il fit son entrée torse nu, détendu, détaché, presque, marchant jusqu’au centre du ring avec la décontraction de celui qui entame une nouvelle journée au bureau. Ses muscles tout en finesse roulèrent sous sa peau tatouée quand il cogna ses poings contre ceux de Marek, Travis lui murmura quelques chose à l’oreille, et Marek eut visiblement du mal à garder son apparence sévère. Face à face, ils se regardèrent dans les yeux. L’expression de Marek était meurtrière. Travis, lui, semblait légèrement amusé.
Les deux hommes reculèrent de quelques pas, et Adam fit sonner le mégaphone. Le combat commença. Marek en position défensive, Travis en attaque. Je me dressai sur la pointe des pieds, me penchant d’un côté, puis de l’autre, pour essayer de mieux voir, avant de me frayer un chemin entre les spectateurs hurlants. Des coudes s’enfoncèrent dans mes côtes, des épaules me bousculèrent violemment, me repoussant comme une vulgaire boule de flipper. Enfin, peu à peu, j’aperçus la tête des combattants, et poursuivis ma progression.
Au moment où j’arrivais au premier rang, Marek attrapa Travis et tenta de le plaquer à terre. Mais comme il se penchait pour ce faire, Travis lui envoya son genou en plein visage et, sans lui laisser le temps de se remettre, lui colla une série de crochets au même endroit. Il y avait du sang partout.
Cinq doigts me pincèrent l’avant-bras, et je sursautai.
— Putain, mais qu’est-ce que tu fais, Abby ? demanda Shepley.
— Je n’y voyais rien, là-bas derrière ! hurlai-je en guise de réponse.
Je me retournai juste à temps pour voir Marek lancer son droit. Travis pivota. Je crus qu’il avait esquivé, néanmoins, il fit un tour complet et planta son coude en plein dans le nez de Marek. le sang gicla sur mon visage et macula mon cardigan. Marek fit un bruit sourd en tombant sur le sol de béton brut et, l’espace d’un instant, la salle tout entière se tut.
Quand Adam jeta un carré de tissu rouge sur le corps inerte de Marek, les gens se déchaînèrent de nouveau. Les billets se remirent à circuler, des sommes considérables changèrent de mains, et les visages se scindèrent en deux groupes : les satisfaits et les écœurés.
Ballottée par la foule autour de moi, j’avais beau entendre America m’appeler du gond de la salle, les dégoulinades rouges sur mon cardigan m’empêchaient de bouger ; j’étais comme hypnotisée.
Deux grosses bottes noires se plantèrent soudain devant moi. Lentement, je levai les yeux. Jean couvert de sang, tablettes de chocolat, torse nu, tatoué, luisant de sueur, et enfin, deux yeux marron, attentifs. Quelqu’un me poussa par-derrière, et Travis me rattrapa par le bras avant que je ne tombe en avant.
— Hé ! Tu la laisses tranquille, OK ? lança-t-il ensuite à tous ceux qui m’approchaient.
Puis en voyant l’état de mon cardigan, il sourit, et tamponna mon visage avec une serviette.
— Désolé, Poulette.
Adam lui donna un coup affectueux sur l’arrière de la tête.
— Allez, ramène-toi, Mad Dog ! T’as du blé à palper !
Le regard de Travis ne quitta pas le mien.
— C’est vraiment dommage pour ton pull. Il t’allait bien.
Et l’instant d’après, il disparut, englouti par la foule, repartant d’où il était venu.
— Mais t’es dingue, ou quoi ? hurla America en me tirant par le bras.
— Je suis venue voir un combat, non ? répondis-je en souriant.
— Tu n’étais même pas censée être ici, Abby, me reprocha Shepley.
— America non plus.
— Sauf qu’elle n’a pas essayé d’entrer dans le Cercle, elle ! Bon allez, on y va.
America sourit et essuya mon visage.
— T’es vraiment une chieuse, Abby. Je t’aime tellement !
Passant un bras autour de mon cou, elle m’entraîna vers la sortie.
Elle me raccompagna jusqu’à ma chambre, et fit la grimace en voyant ma coloc, Kara. Je retirai aussitôt mon cardigan et le jetai dans le panier à linge sale.
— Quelle horreur, d’où vous sortez ? demanda Kara depuis son lit.
Je me tournai vers America.
— Saignement de nez, dit-elle. T’as jamais assisté à ce spectacle ? Abby est pourtant connue pour ça. Elle perd des litres chaque fois.
Kara remonta ses lunettes et secoua la tête.
— Tu verras, un jour. Des litres ! continua America, avant de me faire un clin d’œil et de refermer la porte derrière elle.
Moins d’une minute plus tard, mon portable émit sa petite musique. Comme à son habitude, America m’envoyait un texto, à peine quelques secondes après qu’on se fut quittées.

J dors cz Shep, à 2m1 reine du Cercle.

Je regardai Kara, qui me fixait comme si mon nez allait saigner d’un moment à l’autre.
— Elle plaisantait, précisai-je.
Kara hocha la tête, indifférente, et contempla l’océan de bouquins qui occupaient son lit.
— Je vais prendre une douche, dis-je en prenant ma serviette et mes affaires de toilette.
— Je préviens les médias, répliqua Kara du tac au tac, sans lever la tête. 
[...]

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